​Redressement et croissance accélérée (1950-1959)

 

 

En raison de tous ces bouleversements, l'année 1950 s'annonce difficile. Depuis 1948, l'actif de la Société diminue, le déficit de l'année 1949 représente 20 % de l'actif1. Le nouveau directeur général, M. Jacques de la Chevrotière, devait pallier cette vulnérabilité au plus vite. Il fallait, répétons-le, survivre.

Face à la clientèle et à la concurrence

On déménage tout d'abord le siège social de la Société des locaux qu'elle louait de la Caisse populaire Notre-Dame-de- Grâce, rue Franklin2, au 38 de la rue Caron, dans l'immeuble de la Caisse populaire Jacques-Cartier. En agissant ainsi, on cherche, bien sûr, de meilleures conditions matérielles. Une nouvelle philosophie exerce, cependant, son influence, philosophie qui, désormais, ne quittera plus SSQ : le service avant toute chose. Le service, c'est-à-dire la satisfaction des besoins des membres. Or, hasard ou paradoxe, l'analyse de la situation de SSQ révèle justement que le service est le point le plus faible de la Société. La vente, grâce aux efforts de MM. Jean-Paul Drolet et Paul-Émile Poirier, en effet, ne va pas si mal, même si les contrats ont été souvent vendus avec force arguments nationalistes et sociaux. Une fois mis en vigueur, cependant, ces contrats seraient interprétés de façon très restrictive. Malgré toute la bonne foi qu'on consacre à cette interprétation, on est encore fort loin d'offrir au membre le genre de service auquel il s'attend. SSQ le comprend et change en conséquence. Une politique réaliste fondée non plus uniquement sur de grands principes coopératifs, mais aussi sur l'offre et la livraison d'un produit de qualité s'instaure. Il fallait poursuivre désormais deux objectifs d'ailleurs intimement liés : la rentabilisation de l'entreprise et l'offre d'un bon service.

 

M. Jacques de la Chevrotière
Directeur général
(octobre 1949 – mars 1977)
Président du conseil d'administration
(mars 1977 – octobre 1990)

C'est dans cet esprit qu'on en arrive très vite aux décisions concrètes. Ainsi, dès la fin de 1949, SSQ augmente les cotisations. De plus, en s'interdisant tout nouveau placement, les liquidités nécessaires au paiement des prestations deviennent disponibles. Malgré ces mesures, la Société doit se résigner, en 1950, à un second déficit. Cette fois, les administrateurs tentent de remédier au problème en sélectionnant mieux les nouveaux groupes et en éliminant les mauvais risques. Ils imposent donc une surprime d'autant plus substantielle que le groupe est plus « déficitaire »3.

En fait, pour sortir de cette instabilité financière, SSQ devait se tailler une place sur le marché fort concurrentiel de l'assurance accident-maladie. Outre la Croix-Bleue qui offrait, elle aussi, exclusivement de l'assurance accidentmaladie, SSQ se mesurait à de nombreuses entreprises établies depuis longtemps (la Sun Life, la Me tropolitan Life, La Great-West, etc.). Toutes vendaient des régimes d'assurance complets comprenant, entre autres services, la protection contre les accidents et la maladie. Pendant cette période, les primes perçues par SSQ équivalaient (chiffres de 1951) à environ 5 % de celles perçues par la Croix-Bleue et à 20 % de celles perçues par la Me tropolitan. SSQ demeurait donc le « petit dernier » du marché de l'assurance accident-maladie au Québec alors que la Croix-Bleue y régnait en maître. SSQ allait cependant, ainsi qu'en témoigne le tableau suivant, réduire graduellement cette domination.

Primes d'assurance-maladie perçues Croix-Bleue et SSQ, 1946-1960

(en milliers de $)

Année Croix-Bleue SSQ % des primes SSQ / C.-B.
1946 1 281 6 -
1947 2 660 73 2,7
1948 4 435 161 3,6
1949 5 934 238 4,0
1950 7 421 365 4,9
1951 8 414 450 5,3
1952 10 126 561 5,5
1953 12 145 926 7,6
1954 13 043 1 379 10,6
1955 13 316 1 592 12,0
1956 14 046 1 653 11,8
1957 18 396 1 875 10,2
1958 19 701 2 249 11,4
1959 21 560 2 933 13,6
1960 23 583 3 753 15,9

Rapport du Surintendant des assurances et états financiers SSQ*
* Les données ne sont pas strictement comparables avant 1955, ce qui accentue légèrement l'importance de SSQ.

Les atouts et les lacunes

Dans ce contexte de très vive concurrence, les caractéristiques innovatrices de SSQ devenaient autant d'atouts. Il fallait donc mettre l'accent sur la prévention et continuer ainsi la philosophie que le docteur Tremblay résumait dans son slogan « Mieux vaut prévenir que guérir ». L'importance accordée aux services médicaux à domicile accentuait encore l'originalité de SSQ. Le contrôle démocratique au sein de l'entreprise et l'endossement que lui accordait la Fédération des sociétés médicales de la province de Québec rehaussaient davantage l'image SSQ. De plus, à partir de février 1950, SSQ est affiliée à l'Union des mutuelles-vie françaises d'Amérique et au Conseil supérieur de la coopération, ce qui lui assure une reconnaissance officielle des milieux de la coopération. Enfin, la politique SSQ quant aux paiements requis des personnes à revenus modestes la distinguait de la concurrence et lui facilitait l'accès à une clientèle de petits et de moyens salariés. Cette politique stipulait, en effet, que, dans le cas des salaires situés en deçà d'une certaine limite, les médecins-participants acceptaient comme paiement final les prestations allouées par SSQ.

La contrepartie, évidemment, existait; tout ne jouait pas en faveur de SSQ. Ainsi, son caractère nettement canadien-français influençait considérablement la composition de sa clientèle et en limitait même l'accroissement. En effet, tant à ses débuts qu'au cours des années 1950, les efforts de SSQ pour rejoindre les salariés des grandes et moyennes entreprises aboutissent la plupart du temps à des résultats frustrants. La barrière des langues et l'origine ethnique y sont pour quelque chose. Parce qu'ils sont en majorité anglophones, les cadres et dirigeants de ces entreprises encourageaient plus volontiers la Croix-Bleue.

Ces réticences des entreprises « anglophiles » les mirent donc, au moins pour un temps, hors de la portée de SSQ. La propagande SSQ allait donc continuer de toucher principalement, jusqu'au déclin des années 1950, les milieux sensibles aux arguments nationalistes et sociaux. En tête de cette clientèle figuraient les caisses populaires. Venaient ensuite, dans la liste des principaux « clients éventuels » de SSQ, les institutions dirigées par le clergé, comme les hôpitaux, les maisons d'enseignement, les centres de loisirs. Les employés du gouvernement provincial enfin, commençaient à faire sentir leur présence.

 

M. Paul-Émile Charron
Président
(avril 1951 − mai 1971)

À l'assaut d'un public plus large

Même si la politique SSQ, sous la direction de M. Jacques de la Chevrotière, consistait à miser sur la qualité du produit plus que sur son emballage, l'identité canadienne-française de l'entreprise et son fonctionnement coopératif occupaient d'autant plus de place que le seul public accessible à SSQ aimait entendre ces thèmes. Comme sous la direction du docteur Tremblay, les arguments de vente intégraient donc les caractéristiques nationales et coopératives de l'entreprise. Cette fois, cependant, on faisait vibrer la corde nationaliste par nécessité autant que par conviction profonde4.

Ces débouchés naturels d'inspiration nationaliste s'avéraient d'ailleurs, sur le plan actuariel, d'un intérêt parfois limité. Il n'était pas possible, par exemple, d'exiger qu'une majorité des membres d'une caisse populaire s'assurent auprès de SSQ. Dès lors, il fallait former de plus petits groupes et le risque, parce que moins largement réparti, devenait moins prévisible.

Pour progresser vraiment, SSQ devait donc s'ouvrir à un public plus vaste. On modifia la composition du Conseil d'administration pour manifester cette nouvelle ouverture d'esprit. Le nombre d'administrateurs passa ainsi de 9 à 125. Le tiers d'entre eux venait du commerce6 et un autre tiers provenait des professions libérales (trois médecins7 et un avocat8). M. Louis Bilodeau représentait l'Association des hôpitaux, MM. Paul-Émile Charron9 et Fernand Jolicoeur10représentaient, le premier, le monde coopératif, le second, celui des syndicats. Cette forte présence d'hommes d'affaires au Conseil d'administration visait sans doute à rassurer les milieux financiers qui s'étaient montrés jusque-là difficiles à conquérir.

Un objectif désormais provincial

Une fois le Conseil d'administration ainsi restructuré, on s'attacha à étendre notablement le rayon d'action de SSQ. La région de Québec ne serait donc plus la seule visée. Dans cette perspective, on décide, en 1954, d'orienter plus systématiquement les efforts vers la région de Montréal, le plus grand bassin de population du Québec. M. Benoît Duchesne devient alors directeur de la succursale de Montréal11, avec mandat de la tirer de sa stagnation. De fait, dès le 1er octobre 1952, la succursale avait laissé son local du 839, rue Sherbrooke Est, pour s'installer dans un modeste local de l'immeuble de la Société des Artisans, au 333, rue Craig Est. Son chiffre d'affaires, à l'époque, n'atteignait pas les 200 000 $12.

Dans son rapport de 1955, le directeur de la succursale décrit ainsi la situation :

La majorité des entreprises de Montréal ont déjà des plans d'assurance-maladie, 2-(...) la Société y est peu connue d'autant plus qu'elle se limite à offrir des plans d'hospitalisation et de frais médicaux et chirurgicaux alors que de plus en plus de groupes sont intéressés à une protection plus complète incluant l'assurance-vie et l'indemnité de salaire...13

Afin de surmonter ces obstacles, on augmente le personnel. M. Marcel Thorn est engagé, d'abord comme préposé aux renseignements, puis comme représentant14. On atteint ainsi le chiffre de quatre employés. L'équipe sera cependant à peine suffisante pour préparer et conclure un premier contrat substantiel, celui qui allait assurer les employés de la Commission de transport de la ville de Montréal (C.B.R.T.)15. Le cercle vicieux est pourtant brisé et les déménagements successifs de la succursale à travers l'immeuble de la Société des Artisans témoignent des progrès constants réalisés dans la région de Montréal. À trois reprises, en effet, c'est-à-dire en janvier 1954, en octobre 1956 et en mai 1957, SSQ renouvelle son bail avec la Société des Artisans, mais en louant chaque fois plus d'espace16.

Ce qui, cependant, contribue le plus à stimuler les ventes de la région de Montréal, c'est l'entrée dans de nouveaux champs d'action : assurance-vie collective, décès par accident, indemnité hebdomadaire (salaire) sont, en effet, autant de nouveaux services éminemment attrayants. De 1956 à 1958, cinq représentants s'ajoutent à l'équipe de Montréal17, avec le résultat que la Société des Artisans ne peut plus offrir à SSQ de local adéquat. Un autre déménagement survient qui, le 1er avril 1960, conduit SSQ dans des locaux plus spacieux, au 7042 du boulevard Pie IX18.

SSQ devant l'intervention de l'État

Pendant que SSQ se redressait et se développait, les événements se bousculaient à Québec. Les rumeurs selon lesquelles les soins de santé seraient prochainement pris en charge par l'État allaient bon train. Depuis les années 1930, l'idée d'un État interventionniste trouvait, en effet, de plus en plus d'audience. Dans le domaine de la sécurité sociale, en tout cas, certaines idées faisaient lentement, mais sûrement leur chemin : celle qu'il fallait répartir sur la collectivité entière les risques encourus par les individus, celle aussi que la collectivité devait garantir l'universalité des services.

La Commission royale d'enquête sur les problèmes constitutionnels, présidée par le juge Thomas Tremblay, procurait d'ailleurs l'occasion aux Canadiens français de s'interroger sur leurs problèmes collectifs. Comme la distribution des soins de santé faisait d'emblée partie de ces « questions collectives », SSQ, fidèle à son objectif de rendre plus accessible aux Québécois l'ensemble des soins de santé, avait certes saisi l'occasion de présenter un mémoire à la Commission19.

Dans ce mémoire, le Conseil d'administration de SSQ se range derrière l'opinion de la plupart des médecins : comme eux, SSQ craint plus que tout l'étatisation de la médecine. Les médecins s'appuient sur le modèle anglais pour dénoncer la perte de l'autonomie de la profession médicale et de la liberté de choix du patient. La vive opposition de SSQ à toute prise de contrôle par l'État est également motivée par la conviction qu'une étatisation des services de santé provoquerait nécessairement une laïcisation de la société : elle retirerait, en effet, au clergé son emprise sur les services hospitaliers20. Or, s'attaquer de quelque manière que ce soit aux institutions religieuses équivalait, aux yeux de SSQ, à remettre en question un des piliers de la nation canadienne-française.

Replacées dans un tel contexte, les recommandations SSQ à la Commission Tremblay se comprennent mieux. Elles limitent l'État à un rôle supplétif, celui de payer la contribution des indigents. SSQ suggère, quant au reste, de confier l'ensemble du régime à l'entreprise privée, à condition qu'elle agisse sans but lucratif et selon la formule mutualiste. Étendu à l'ensemble de la population, le système devrait, en outre, toujours selon les recommandations SSQ, offrir une protection complète, c'est-à-dire des services hospitaliers, chirurgicaux, médicaux (à domicile et au bureau). Les honoraires des médecins seraient limités par la capacité de payer de l'assuré. Enfin, déclare SSQ, le système devrait fonctionner sur une base régionale et fédérative.

On reconnaît dans cette proposition plusieurs caractéristiques du fonctionnement SSQ : la formule mutualiste21, une protection complète qui fait grande confiance à la prévention et le plafonnement des honoraires. La philosophie qui sous-tend les recommandations correspond elle aussi aux positions défendues par SSQ depuis sa fondation : le droit universel à la santé, l'association comme moyen de se protéger et la limitation du rôle de l'État22.

Malgré les protestations et la présentation de toute une gamme d'autres hypothèses, l'intervention massive de l'État dans le domaine social apparaissait imminente. On ne se trompait d'ailleurs pas de beaucoup. En effet, le 26 janvier 1956, le Premier ministre du Canada avait déjà proposé « la remise d'une subvention à chacune des provinces ayant mis sur pied un programme de traitement hospitalier »23. Dans une telle éventualité, le champ d'action SSQ serait considérablement restreint.

Solidifier et diversifier

Dans un tel contexte, SSQ juge bon et prudent, dès 1955, de diversifier ses activités. Outre la perspective d'une étatisation des soins de santé, plusieurs motifs amènent à cette décision. Entre autres, le fait que SSQ a été jusqu'à ce jour une entreprise d'assurance qui, en raison de son incorporation selon la Loi sur les syndicats coopératifs de 1941, échappe au contrôle du Surintendant des assurances de la province de Québec. Dans ce contexte particulier, l'entreprise avait pu poursuivre ses activités malgré une situation financière qui lui permettait à peine de survivre. C'est aussi pourquoi SSQ avait vécu jusque-là sans la contrainte des cautionnements et des autres garanties normalement requises. Or, voici qu'après une année difficile en 195424, la Société se stabilisait financièrement. L'occasion était donc bonne de doter SSQ d'un statut plus conforme à ses activités. D'autant plus que la Loi sur les syndicats coopératifs prévoyait une perception du capital social qui rendait inutilement complexes les activités de la Société. En somme, la rédaction d'une nouvelle charte pouvait à la fois rendre les statuts plus conformes à la réalité et élargir prudemment le champ d'action SSQ.

Le 21 octobre 1955, lors d'une assemblée générale spéciale, les membres approuvent cette initiative25. Le 2 février 1956, l'Assemblée législative du Québec sanctionne la Loi 153. Du coup, le législateur fait de Les Services de Santé du Québec « une société de secours mutuels au sens des dispositions de la Loi des assurances du Québec (Statuts refondus, 1941, chapitre 299) ». La Loi 153 accorde en outre à SSQ le pouvoir de faire des contrats d'assurance « contre les accidents à la personne, l'invalidité, la maladie et tous autres risques de même nature »26, ainsi que des contrats d'assurance-vie collective, et d'indemnisation des frais hospitaliers, médicaux, chirurgicaux et pharmaceutiques.

Cette nouvelle incorporation allait certes faciliter les activités de la Société. Celle-ci, en tout cas, pouvait désormais offrir un régime d'assurance complet, fonctionner comme une véritable entreprise d'assurance et se dispenser de la perception d'un capital social. Dans une certaine mesure, il faut voir dans ce changement la confirmation officielle d'une nouvelle orientation : les administrateurs SSQ viennent de procéder à un choix décisif. Au départ, en effet, l'orientation choisie par le docteur Tremblay voulait faire de SSQ une organisation coopérative dans laquelle seraient intégrés non seulement les « consommateurs » de soins de santé, mais aussi tout le personnel et le matériel permettant la prévention et la guérison de la maladie (c.-à-d. techniciens, infirmières, médecins, administrateurs, hôpitaux, centres de diagnostic...)27. L'orientation que vient de retenir SSQ l'engage davantage dans le domaine des services aux membres en augmentant la variété des régimes disponibles et en offrant le maximum d'avantages pour un coût minimum. Le conflit de 1949 avait clairement mis en lumière un tel choix28. La seconde option correspond fidèlement, en effet, à l'opinion qu'entretenait, dès 1946, une bonne partie des administrateurs.

L'orientation que vient de retenir SSQ l'engage davantage dans le domaine des services aux membres en augmentant la variété des régimes disponibles et en offrant le maximum d'avantages pour un coût minimum.

Vers un marché élargi

SSQ se conduit donc désormais comme une entreprise dont le succès dépend des forces du marché et découle, plus directement encore, du réalisme et de l'envergure de ses administrateurs. En fait, dès 1949, avec le départ du docteur Tremblay et la mise en vigueur de la politique de M. de la Chevrotière, SSQ s'était résolument engagée sur la même voie que ses concurrents. Il s'agissait de poursuivre sur cette lancée. Adopter des critères d'efficacité et de rentabilité, sans renoncer pour autant à l'engagement social, devenait en tout cas, malgré les difficultés de l'opération, l'unique chance de survie de SSQ.

Le réalisme dont l'équipe SSQ fait preuve ne constitue d'ailleurs qu'un des atouts de la mutuelle. L'imagination et l'ingéniosité jouèrent, elles aussi, leur rôle. Il fallait, en effet, à force d'étude et de travail, découvrir le moyen d'élargir la clientèle. Rémunérés à salaire plutôt qu'en pourcentage des ventes − ce qui les distinguait de l'ensemble de l'industrie − les représentants SSQ allaient se consacrer à la découverte de ce moyen.

À plusieurs reprises déjà, en effet, il a fallu mentionner la difficulté qu'éprouvaient les représentants SSQ à pénétrer les milieux d'affaires québécois. En fait, la majorité des moyennes et petites entreprises préféraient les services des grandes compagnies anglophones. Une certaine solidarité culturelle jouait sans doute, mais le facteur déterminant ne pouvait qu'être de très concrets avantages financiers. Encore fallait-il découvrir en quoi ils consistaient et d'où ils venaient.

L'analyse de la situation révéla ceci. Selon la coutume, l'employeur − et l'employeur seul − choisissait l'assureur et les régimes d'assurance applicables aux employés. Les représentants, pour obtenir l'adhésion d'une entreprise, n'avaient donc d'autre choix que de rejoindre et d'intéresser la direction. Dans cet esprit, les compagnies d'assurance concevaient des régimes où dirigeants et employés contribuaient à parts relativement égales (40 et 60 %, par exemple), mais dans lesquels seul le titulaire de la police, c'est-à-dire l'entreprise, participait aux dividendes provenant des résultats financiers de l'ensemble du groupe. Et c'est là que se nichait une astuce : il suffisait, en effet, d'exiger une prime totale dépassant le coût réel de la protection. De cette manière, il arrivait parfois que la partie de la cotisation défrayée par les travailleurs couvrit à elle seule une très grande partie du coût total. Dès lors, seul à encaisser des surplus à peu près assurés, le titulaire de la police voyait sa contribution au régime diminuée et parfois même annulée par le dividende qui lui était versé.

SSQ et syndicats se découvrent des intérêts communs

Parallèlement, les dirigeants syndicaux en venaient à mesurer l'importance de négocier non seulement le salaire des travailleurs, mais aussi un ensemble d'avantages sociaux qui permettrait alors d'accroître indirectement le revenu des syndiqués. Dans cette optique, la protection contre les frais chirurgicaux, hospitaliers et médicaux ainsi que l'assurance-vie et l'assurance-salaire constituaient des enjeux importants dans la négociation d'une convention collective. Ainsi, certains syndicats cherchèrent à choisir eux-mêmes l'assureur et le régime d'assurance offert aux employés. Le choix de l'assureur et du régime, affirmaient-ils, est un droit qui appartient aux employés, puisqu'ils seront les véritables utilisateurs de ce dernier.

C'est ici que les représentants SSQ entraient en jeu. Connaissant le stratagème expliqué plus haut, il leur était facile de proposer des avantages égaux à des coûts moindres. Certes, ceci n'allait pas ébranler les habitudes de l'employeur, mais le syndicat, lui, y voyait un énorme avantage. Il ne restait plus qu'à évoquer les caractéristiques sociales et nationalistes de SSQ pour créer un terrain d'entente.

Il ne faut pas se leurrer pourtant : SSQ venait de se découvrir des affinités avec certains syndicats, mais ceux-ci ne devenaient pas pour autant des clients inconditionnels. À dire vrai, les syndicats ne représentaient encore à cette époque (de 1952 à 1955) qu'une clientèle potentielle. Ce n'est que par le travail acharné de l'équipe de vente SSQ dans l'ensemble de la province qu'une clientèle nombreuse et fidèle se dégagea de ce milieu.

La C.T.C.C., dont est issue la C.S.N. d'aujourd'hui, et la C.I.C. (Corporation générale des instituteurs et institutrices catholiques de la province de Québec) répondent les premières à l'appel. Dès 1948, il est vrai, SSQ assurait de nombreuses associations d'institutrices29. Le 29 juillet 1957, la C.I.C. reconnaît officiellement SSQ et recommande à ses membres de transiger avec elle. Cette entente prévoit aussi la remise des surplus sous forme de ristourne à la Corporation et aux syndicats affiliés30. Les rôles se trouvent inversés et le syndicat, devenu titulaire de la police, reçoit la ristourne.

Quant à la C.T.C.C., son congrès de 1952 avait déjà encouragé SSQ. Cet appui se confirme officiellement en 1960 : « La C.T.C.C. devait : (...) 2. maintenir sa position traditionnelle d'accorder sa préférence aux Services de Santé du Québec »31. Plus encore, la C.T.C.C. devait... « 1. favoriser la prise de contrôle des plans d'assurance contributoires par les syndicats »32.

La C.T.C.C., bien avant 1960, avait d'ailleurs ouvert ses portes à SSQ. Le directeur de son service de l'éducation, M. Fernand Jolicoeur, était membre du Conseil d'administration de SSQ depuis le 26 janvier 1951. Familier et apprécié du milieu syndical, il prodiguait d'excellents conseils aux représentants SSQ quant à la manière de rejoindre ouvriers et dirigeants syndicaux.

Organisation, solidarité, nationalisme, autant de thèmes qui touchaient aussi bien les syndiqués que les représentants SSQ et qui renforçaient la collaboration entre les deux groupes. En fait, dès mars 1952, SSQ assurait les employés et les permanents de la Confédération des travailleurs catholiques du Canada (C.T.C.C.)33.

Du côté de la FTQ (Fédération des travailleurs du Québec), la reconnaissance officielle se fit attendre beaucoup plus longtemps. D'abord et avant tout parce que cette centrale, qui redoutait les offres de « pots-de-vin » lors des négociations de contrats d'assurance, défendait à ses membres de choisir directement leur assureur et leur régime d'assurance. Elle préférait, le plus souvent, accepter sans mot dire les décisions de l'employeur en ce domaine. Il faudra attendre les années soixante pour que se tissent, peu à peu, des liens entre la FTQ et SSQ. Ces liens, d'ailleurs, ne seront visibles que vers la fin des années 1970. Une des raisons de cette lenteur ?

... le problème posé par les multinationales. En effet, peu importe l'union impliquée, dans 99 % des cas la compagnie a le choix de l'assureur et dans tous les cas que j'ai rencontrés à date, l'assureur est une compagnie anglophone ou américaine34.

Ainsi, encore une fois, l'orientation sociale et surtout l'identité culturelle de SSQ restaient déterminantes dans les contacts avec le monde de la coopération et les cercles nationalistes. Encore une fois, les mêmes caractéristiques les excluaient des milieux d'affaires anglophones et même de certains cercles francophones35. Si, en effet, ces caractéristiques ménagaient à SSQ un accueil favorable au sein des syndicats principalement dirigés par des Canadiens français, elles limitaient aussi efficacement leur action auprès des « unions internationales », en particulier de celles liées à la FTQ.

Des étapes encourageantes

Un champ d'action élargi, de nouveaux services, une structure juridique mieux adaptée, une efficacité accrue par la création d'un comité exécutif36, autant d'acquis qui donnent un souffle nouveau à SSQ. La Société peut donc, en 1956, fêter avec éclat son dixième anniversaire37. Une réception a lieu en cet honneur au restaurant Kerhulu de Québec le 12 novembre et, dix jours plus tard, au Cercle universitaire de Montréal. De nombreuses personnalités assistent aux réjouissances et la presse ne manque pas de souligner l'événement en faisant l'éloge de SSQ38.

Dans l'intervalle, l'entreprise s'est étendue aux deux étages de l'édifice de la Caisse populaire Jacques-Cartier39. Un moment plus tard, ces deux étages du 38 de la rue Caron se révèlent pourtant incapables de suffire au développement accéléré de la Société. En effet, face au volume croissant des affaires, la Société a vu passer le nombre de ses employés de 26 en 1955 à pas moins de 84 en 1959. La conséquence ? Bien sûr, un autre déménagement. Le 1er juillet 195840, l'équipe SSQ quittait l'édifice de la Caisse populaire Jacques-Cartier pour s'installer au premier étage d'un immeuble situé au 190 de la rue Dorchester. Le siège social et les bureaux de la Société à Québec occupaient alors une superficie de 6 000 pieds carrés41.

Le premier virage technologique

Malgré cette amélioration des conditions de travail, le problème des lenteurs dans le versement des prestations persistait. Les administrateurs, plutôt que d'augmenter encore le personnel affecté à cette tâche, décident de miser sur les progrès de la technique et de mécaniser ce service42.

Déjà, en 1955, MM. Charles Lapointe et Benoît Duchesne s'étaient rendus incognito chez IBM pour s'informer. Ils y retournent visière levée en juillet 1956. Après études et négociations, un contrat intervient entre IBM et SSQ en décembre 1957. M. Elzéar Asselin quitte alors IBM pour SSQ avec mandat de procéder, entre juillet 1958 et janvier 1959, à la mécanisation du service des prestations. Il devait former les employés, concevoir les formulaires et mettre au point les procédures. Le tout, de fait, fonctionne en janvier 1959. La réflexion, dès lors, se déplace vers l'étape suivante : la mécanisation des cotisations. La génération actuelle, qui baigne dans l'informatique, sourira sans doute en apprenant que la première machine utilisée par SSQ pouvait additionner, soustraire, imprimer et trier, mais ne savait ni multiplier ni diviser... Graduellement, SSQ améliorera ce système, en particulier grâce à un nouvel équipement en 196543.

C'est la performance tout à fait remarquable de SSQ depuis 1950 qui rend indispensable chacun de ces ajustements. Le tableau suivant, en tout cas, témoigne sans équivoque de la croissance rapide et soutenue : revenus de primes, prestations, actif ...

Bien sûr, le départ fut chancelant, mais la situation, depuis 1953, s'améliore considérablement et la survie devient une certitude. La diversification des régimes d'assurance embellit encore les performances SSQ et la rend capable d'affronter les changements majeurs que les années 1960 amèneront dans les politiques sociales.

Principales rubriques des états financiers 1950-1960

(en milliers de $)

  Revenus de primes Revenus totaux Surplus (déficit) Actif total Placements Engagements Avoir des assurés
1950 365 368 (19) 73 58 54 19
1951 450 453 0,4 82 65 59 22
1952 561 566 7 116 93 83 33
1953 926 928 41 214 168 134 80
1954 1 379 1 383 (5) 257 227 177 81
1955 1 592 1 596 13 269 231 170 99
1956 1 954 1 958 17 335 280 219 115
1957 2 191 2 197 23 418 361 279 138
1958 2 656 2 667 38 515 420 338 176
1959 3 506 3 516 29 720 580 515 206
1960 4 522 4 543 46 1 033 845 781 251

Une alliance naturelle

L'entrée encore toute nouvelle de SSQ dans le domaine de l'assurance-vie collective ne lui permettait pas de supporter des risques importants. Il est certain, par ailleurs, qu'un régime offrant à la fois l'assurance-vie, l'assurance-salaire et l'assurance-santé attirait la clientèle par l'offre d'une protection élargie à la mesure des besoins. Partager les risques d'assurance-vie paraissait donc la meilleure solution et l'Assurance-vie Desjardins44 se présentait à tous comme le collaborateur tout indiqué. D'ailleurs, l'Assurance-vie Desjardins tirait aussi profit de cette « réciprocité » : en effet, elle pouvait dorénavant offrir des régimes d'assurance complets tout en confiant à SSQ la protection contre la maladie. Ainsi, SSQ assurait tel groupe contre les frais hospitaliers, médicaux et chirurgicaux et supportait 50 % des risques d'assurance-vie, tandis que l'Assurance-vie Desjardins se chargeait de l'autre 50 % de l'assurance-vie et de l'assurance-salaire au complet45. Cette entente permettait à certains groupes, comme la C.I.C., d'offrir « un plan complet de sécurité sociale » à leurs membres46. De plus, SSQ et l'Assurance-vie Desjardins annonçaient conjointement dans le mensuel « L'Enseignement »47. L'entente porte fruit au point que SSQ et l'Assurance-vie Desjardins ont peine à répondre à la demande et à respecter les délais48.

La syndicalisation du personnel

Les progrès de SSQ sont, nous l'avons vu, acquis en bonne partie dans le mouvement syndical. SSQ n'était pas sans le savoir : les centrales syndicales, en effet, avaient compté parmi ses principaux collaborateurs, ceux qui avaient permis son véritable décollage. De plus, les représentants de la Société travaillaient en étroite collaboration avec les syndiqués et leurs conseillers et partageaient généralement leurs opinions en matière d'avantages sociaux. Il n'y avait donc qu'un pas à franchir pour appliquer les convictions syndicales de plusieurs à leur propre entreprise. On comprend donc que les représentants aient été à l'origine de la formation du premier syndicat au sein des Services de Santé du Québec. Les conditions difficiles qu'impliquent les nombreux déplacements et les longues journées de travail des représentants ainsi que la fixation plus ou moins arbitraire des salaires avaient certes influencé les opinions sur la nécessité de la syndicalisation.

Parti de la succursale de Québec, le mouvement s'étend au personnel de l'administration à Québec et à la succursale de Montréal. Au terme du processus, deux syndicats émergent : le Syndicat des employés d'assurance du Québec − section Les Services de Santé du Québec − le 25 mai 195949 et l'Association professionnelle du personnel de vente de Les Services de Santé du Québec, le 19 novembre 195950. Pourquoi ce délai de six mois entre les deux reconnaissances ? Probablement parce que l'administration refuse d'inclure les chefs de service dans le syndicat des représentants. Quand on sait à quel point les syndicats de cadres sont, aujourd'hui encore, peu nombreux, on peut imaginer quelle impopularité était la leur à cette époque !

De façon générale, il semble pourtant que les administrateurs aient accepté assez facilement la syndicalisation du personnel, même si certains d'entre eux, peu enthousiastes, considéraient ce fait au mieux comme un mal nécessaire. Les affaires de SSQ s'orientaient de plus en plus vers le milieu syndical avec lequel la mutuelle vantait ses affinités. La syndicalisation des employés de la coopérative en constituait une facette prévisible et « naturelle ». En fait, ce comportement indiquait le consensus au Conseil d'administration de SSQ de ne rien faire qui puisse nuire aux relations d'affaires fraîchement établies entre elle et les syndicats.

Actif, engagements et revenus 1946-1961

(en milliers de $)

 

Avoir des assurés et surplus (déficit) 1946-1961

(en milliers de $)

 

Chapitre suivant : L'adaptation à une société en mutation (1960-1972)


  1. Au 31 décembre 1949, le déficit est de 12 610,43 $; l'actif s'établit à 66 128,93 $ (rapport annuel de 1949). 
  2. Auparavant, d'avril à décembre 1949, SSQ a logé au-dessous de la Caisse populaire Notre-Dame-de-Grâce, à l'angle des rues Franklin et Arago. Par la suite, le 38, de la rue Caron est loué du 1er janvier 1950 au 31 décembre 1954. SSQ occupait alors le 1er étage de l'édifice. Comme l'espace dépassait les besoins de SSQ, deux bureaux avaient été sous-loués jusqu'au 1er juin 1951. 
  3. Procès-verbal de l'assemblée du Conseil d'administration (6 février 1951, p. 113). 
  4. Les liens avec les mouvements nationalistes sont maintenus, mais discrets. 
  5. Procès-verbal de l'assemblée spéciale du Conseil d'administration de SSQ (29 février 1952, p. 136). 
  6. MM. Édouard Coulombe, Paul Champoux, François Morisset et J.-B. Villeneuve. 
  7. MM. Jules-Ed. Dorion, J.-Émile Pelletier et Paul Rochette. 
  8. Me Jean Grenier. 
  9. M. Paul-Émile Charron, de la Fédération des Caisses populaires Desjardins. 
  10. M. Fernand Jolicoeur, de la CTCC. 
  11. Procès-verbal du Conseil d'administration (17 décembre 1953, p. 172). 
  12. Benoît Duchesne, « La petite histoire de la succursale de Montréal ». (Échanges, février 1965, p. 5). 
  13. Procès-verbal du Conseil d'administration (24 mars 1955, p. 203). 
  14. Benoît Duchesne, op. cit., p. 6. 
  15. Idem, p. 6. 
  16. La succursale passe du bureau 209 au bureau 202 (janvier 1954), puis 210 (octobre 1956) et finalement aux locaux 213, 214 et 215 (mai 1957) (baux avec la Société des Artisans, Fonds J. de la Chevrotière, dossier « Baux »). 
  17. MM. Gérard Boudreau, André Laperrière, André Levac, César Simon, secrétaire de la succursale et Paul Thorn (Benoît Duchesne, op. cit., p. 6).
  18. Procès-verbal du Conseil d'administration (14 mars 1960, p. 296) et bail entre Paul Goyer et SSQ (Fonds J. de la Chevrotière, dossier « Baux »). 
  19. Mémoire soumis par les Services de santé du Québec à la Commission royale d'enquête sur les problèmes constitutionnels, février 1954, 49 p. 
  20. J.E. Pelletier. Conférence prononcée lors du banquet annuel de l'Association des étudiants en médecine de l'Université Laval (Château Frontenac, Québec, 9 avril 1958, p. 11). 
  21. Qui équivaut à la formule coopérative dans le domaine des assurances. 
  22. « La santé étant un bien personnel, l'État ne peut se substituer à la personne et lui ravir ses droits comme ses responsabilités en ce domaine ». (Mémoire soumis par les Services de santé du Québec à la Commission royale d'enquête sur les problèmes constitutionnels, février 1954, p. 13). 
  23. L'assurance-santé, quelques données (Ottawa, Conseil canadien du bien-être, 1956, p. 49). 
  24. L'excédent des dépenses sur les revenus est de 4 667,71 $ alors que les revenus avaient excédé les dépenses de 41 154,69 $ en 1953. 
  25. Assemblée législative de Québec. Loi privée no 153 sur « Les Services de santé du Québec », sanctionnée le 2 février 1956, p. 2. 
  26. Ibid
  27. Les centres de diagnostic se voulaient une réponse à l'engorgement des hôpitaux résultant des hospitalisations non motivées. Voir J.E. Pelletier. Conférence prononcée lors du banquet annuel de J'Association des étudiants en médecine de l'Université Laval (Château Frontenac, Québec, 9 avril 1956, p. 6) et J.E. Dorion. L'hospitalisation non motivée (sans date, 1 p.). (SSQ. Mémoire à la Commission Tremblay, 1954, p. 21). 
  28. Jacques Tremblay, Mémoire sur l'autonomie médicale, 14 mars 1949, présenté au comité médical aviseur le 16 mars 1949. 
  29. Dossier « Corporation des enseignants du Québec » pour les statistiques de 1950 et 1960 sur ces groupes (Fonds J. de la Chevrotière). 
  30. « La C.I.C. vous offre un plan complet de sécurité sociale par l'entremise des Services de santé du Québec et de l'Assurance-vie Desjardins ». (« Questionsréponses au sujet d'une entente profitable », dépliant publicitaire de La Mutuelle SSQ sur l'entente C.E.Q./SSQ, sans date). 
  31. « Syndicats — coopération — assurance-groupe » (dépliant publicitaire de La Mutuelle SSQ, sans date). 
  32. Ibid
  33. Lettre circulaire de Jean Marchand, secrétaire général de la CTCC, adressée au personnel de la CTCC (Québec, 14 mars 1952, 1 p.). 
  34. Bérubé Ronald, Rapport FTQ (pour l'année 1974 dans l'Île de Montréal), préambule (dossier « Fédération des travailleurs du Québec », Fonds J. de la Chevrotière). 
  35. Plusieurs entreprises canadiennes-françaises ne transigeaient pas avec SSQ parce qu'elles étaient en partie financées dans leurs activités courantes par des compagnies d'assurance canadiennes-anglaises ou américaines qui leur offraient également des régimes d'assurance collective. 
  36. Procès-verbal du Conseil d'administration (25 octobre 1956, p. 239). 
  37. Ce 10e anniversaire ne tient pas compte de la période occupée par la Coopérative de Santé de Québec (1944-1945). 
  38. « 10e anniversaire des Services de santé de Québec » Le Soleil, 13 novembre 1956. Clément, Marcel. « Une société mutuelle d'assurance accident-maladie qui a particulièrement progressé depuis une décennie » (Le Devoir, 24 novembre 1956). 
  39. Procès-verbal du Conseil d'administration (24 novembre 1953, p. 169). 
  40. Lettre de J. de la Chevrotière à M. P.-H. Corriveau, Caisse populaire Jacques-Cartier (27 décembre 1957, 1 p., dossier « Baux », Fonds J. de la Chevrotière). 
  41. « Extraits du rapport présenté à l'Assemblée générale annuelle par le directeur général J. de la Chevrotière » (Rapport annuel, 31 décembre 1958, p. 4). 
  42. Idem
  43. P.-E. Poirier, « Elzéar Asselin nous quitte » (Le joint, volume 4, no 9, mai 1982). 
  44. La succursale de Québec de l'Assurance-vie Desjardins logeait dans les mêmes locaux que SSQ (38, rue Caron) au cours des années 1954 et 1955. Ce partage d'un même espace ainsi que la communauté d'idéal et d'intérêts contribuaient au rapprochement de ces entreprises. Cf. lettre de M. Jacques de la Chevrotière à M. Alfred Rouleau, directeur général de l'Assurance-vie Desjardins (15 novembre 1954, 1 p.); lettre de M. Alfred Rouleau à M. J. de la Chevrotière (15 septembre 1955, 1 p.) (dossier « Baux », Fonds J. de la Chevrotière). 
  45. Procès-verbaux du Comité exécutif (17 avril 1968, pp. 31 et 32). 
  46. « La Corporation générale des instituteurs et institutrices de la province de Québec vous offre un plan complet de sécurité sociale par l'entremise de Les Services de santé de Québec et de l'Assurance-vie Desjardins » (dépliant publicitaire, sans date, 1958 ?). 
  47. Voir correspondance entre M. Gérard Barbin, du service des relations extérieures de l'Assurance-vie Desjardins, et M. Jacques de la Chevrotière (dossier « Assurance-vie Desjardins », 1959-1960, Fonds J. de la Chevrotière). 
  48. Correspondance entre M. Hervé Hébert, actuaire, Assurance-vie Desjardins et conseiller à SSQ, et M. J. de la Chevrotière, directeur général de SSQ (dossier « Assurance-vie Desjardins », mars-avril 1960. Fonds J. de la Chevrotière). 
  49. Procès-verbal du Conseil d'administration (25 mai 1959, p. 267). 
  50. Procès-verbal du Conseil d'administration (19 novembre 1959, p. 291).